Commentaire de la Haftara AHAREI-MOT-KEDOCHIM
Texte: Ben adam Halidroch Ezékiel 20:2-20
La haftara de cette semaine est tirée du chapitre 20 du livre d’Ézéchiel, dans lequel D.ieu, par la bouche du prophète, rappelle au peuple d’Israël son histoire marquée par la rébellion et l’infidélité, depuis l’Égypte jusqu’à l’exil. Ce chapitre est à la fois accusateur, pédagogique et porteur d’espérance.
D.ieu retrace l’histoire d’Israël et ses multiples rébellions :
En Égypte, les Hébreux se sont révoltés en adorant des idoles.
Dans le désert, malgré les lois données, le peuple a continué à désobéir. En terre promise, ils ont encore transgressé les commandements en se livrant à l’idolâtrie.
Malgré cela, D.ieu n’a pas complètement détruit son peuple, pour ne pas profaner son nom aux yeux des nations.
Mais, en raison de cette obstination, Il a laissé Israël suivre ses propres voies, comme une forme de punition : «
Et je leur donnai même aussi des statuts qui ne sont pas bons, et des lois par lesquelles ils ne pouvaient vivre » (Ézéchiel 20:25).
Ces «
statuts qui ne sont pas bons » ne désignent pas la Torah authentique, mais des dérives religieuses ou des pratiques déviantes qu’Israël a lui-même choisies, et auxquelles D.ieu lui a permis d’adhérer. Elles sont la conséquence d’un libre arbitre mal employé.
Dans le Talmud (Mégillah 32a), Rabbi Yoḥanan fait un parallèle audacieux : «
une lecture de la Torah sans chant est une étude privée de vie, de souffle et de passion ». Ainsi, même la Torah peut s’apparenter à ces «
statuts qui ne sont pas bons » si elle est étudiée de manière mécanique, sans engagement affectif.
Abayé nuance ce jugement qu’il juge trop sévère lorsqu’il s’applique à une personne qui ne sait simplement pas chanter. Pour lui, ce n’est pas la forme (chanter ou non) qui condamne, mais l’attitude. Il propose une lecture plus morale du verset, visant ceux qui transforment la Torah en instrument de division. L’étude devient alors une lutte d’ego, et non une recherche de vérité.
Ce débat nous enseigne que le chant ou la récitation mélodique, n’est pas un simple ornement de la prière : elle permet d’entrer en relation avec la Torah, avec attention et respect.
À une époque où la parole, notamment sur les réseaux sociaux, circule vite et souvent sans nuances cela nous invite peut-être à prêter attention à la forme que prend notre discours.
En effet, ce n’est pas seulement ce que l’on dit qui compte, mais la manière dont on le dit. Et si la forme ne permet pas de créer du lien, alors la parole risque de diviser au lieu d’élever.
d’après sources diverses/